A n'en pas douter, doctrine et éditeurs - ou faut-il dire éditeurs et doctrine tant la symbiose est grande - ont bien réfléchi à ce que représentait l'analyse juridique gratuite, libre et indépendante. A n'en pas douter, eux qui sont souvent proches des grands cabinets de conseils ont fait analyser la situation, pour ne pas dire le marché. Ils ont compris que les blogs ou sites juridiques libres étaient inutiles et vains. Ils doivent partager cette vue avec divers grands cabinets d'avocats qui ont parfois même du mal à étaler le CV de leurs associés sur des sites internet figés. Leur assurance et insolence laisse extatique.
Cette activité inutile est donc laissée à quelques originaux (quelques-uns, comme moi, quoique de mon point de vue je ne me trouve pas original...), à quelques avocats en mal d'écriture et recherche de visibilité, à quelques rares magistrat qui purgent leur ardent désir de n'avoir jamais écrit la thèse qu'ils auraient pu écrire... Bref, dans un classement de blog de droit, que je trouve fort imparfait car il classe des blogs bien peu juridiques... ou de pure compilation, il n'y a guère d'auteurs "officiels", de doctrine, et d'éditeurs de renom.
La chose est aujourd'hui éclatante : ceux qui ont les plus belles plumes et rotatives n'ont pas les blogs de droit.
La bataille n'a en vérité pas été menée. Dans le monde tranquille des juristes, où il était écrit qu'à jamais l'avenir était la ligne noire des Dalloz, aucun juriste en vue n'aura pu penser que son savoir, si cher, pouvait être gratuit. Les éditeurs, qu'on ne dit pas riches, auront pu penser de la même manière. C'est qu'ils ont en outre depuis fort longtemps convaincu les auteurs que les lignes publiées ne peuvent être que chichement payées. Alors que déjà les auteurs "de droit" étaient ou sont peu payés (un avocat qui publie la première fois se demande qui lui adresse ce chèque de petit montant quand il reçoit ses "droits d'auteur"), il pouvait couler de source que le gratuit était un biais inconcevable.
Il faudrait savoir ce que ces blogs gratuits donnent comme effets sur certains cabinets qui ont clairement affiché une niche, ou une spécialité, pour attirer les clients. On s'étonnerait que tout cela soit fait... à titre gratuit. Néanmoins, de l'extérieur, on se laisse gagner par la conviction que ni la doctrine ni les éditeurs ne rattraperont les années qu'ils viennent de passer à regarder ce gentil activisme de basse-cour, de gens qui n'ont pas pignon sur rue... rue de Paris s'entend. Les années accumulées d'expérience de "pourquoi et comment le gratuit marche" qui ont été perdues seront difficiles à rattraper ; sachant que le gratuit débouche sur l'existence, et l'existence sur la possibilité de faire du chiffre d'affaires, pour vendre des revues, avis, livres, consultations ou expertises, "doc" en ligne...
Mais manifestement, cela n'a pas été l'analyse des auteurs, ni celle des éditeurs, le droit gratuit ne les a pas séduit.
Reste à savoir s'ils le payeront.
Rien n'est moins sûr sur un marché aussi étroit, spécial et ou la transparence n'est pas grande.
Personne ne sait et ne voit ce qu'est une information juridique de qualité, ce pour quoi des cassations interviennent parfois par application de la règle la plus simple qui soit.
Mais allons, reprenons-nous, et cessons de mélanger Droit et affaires, argent et Droit - cela se fait mais ne se dit pas !
Un peu de tenue !
Cette activité inutile est donc laissée à quelques originaux (quelques-uns, comme moi, quoique de mon point de vue je ne me trouve pas original...), à quelques avocats en mal d'écriture et recherche de visibilité, à quelques rares magistrat qui purgent leur ardent désir de n'avoir jamais écrit la thèse qu'ils auraient pu écrire... Bref, dans un classement de blog de droit, que je trouve fort imparfait car il classe des blogs bien peu juridiques... ou de pure compilation, il n'y a guère d'auteurs "officiels", de doctrine, et d'éditeurs de renom.
La chose est aujourd'hui éclatante : ceux qui ont les plus belles plumes et rotatives n'ont pas les blogs de droit.
La bataille n'a en vérité pas été menée. Dans le monde tranquille des juristes, où il était écrit qu'à jamais l'avenir était la ligne noire des Dalloz, aucun juriste en vue n'aura pu penser que son savoir, si cher, pouvait être gratuit. Les éditeurs, qu'on ne dit pas riches, auront pu penser de la même manière. C'est qu'ils ont en outre depuis fort longtemps convaincu les auteurs que les lignes publiées ne peuvent être que chichement payées. Alors que déjà les auteurs "de droit" étaient ou sont peu payés (un avocat qui publie la première fois se demande qui lui adresse ce chèque de petit montant quand il reçoit ses "droits d'auteur"), il pouvait couler de source que le gratuit était un biais inconcevable.
Il faudrait savoir ce que ces blogs gratuits donnent comme effets sur certains cabinets qui ont clairement affiché une niche, ou une spécialité, pour attirer les clients. On s'étonnerait que tout cela soit fait... à titre gratuit. Néanmoins, de l'extérieur, on se laisse gagner par la conviction que ni la doctrine ni les éditeurs ne rattraperont les années qu'ils viennent de passer à regarder ce gentil activisme de basse-cour, de gens qui n'ont pas pignon sur rue... rue de Paris s'entend. Les années accumulées d'expérience de "pourquoi et comment le gratuit marche" qui ont été perdues seront difficiles à rattraper ; sachant que le gratuit débouche sur l'existence, et l'existence sur la possibilité de faire du chiffre d'affaires, pour vendre des revues, avis, livres, consultations ou expertises, "doc" en ligne...
Mais manifestement, cela n'a pas été l'analyse des auteurs, ni celle des éditeurs, le droit gratuit ne les a pas séduit.
Reste à savoir s'ils le payeront.
Rien n'est moins sûr sur un marché aussi étroit, spécial et ou la transparence n'est pas grande.
Personne ne sait et ne voit ce qu'est une information juridique de qualité, ce pour quoi des cassations interviennent parfois par application de la règle la plus simple qui soit.
Mais allons, reprenons-nous, et cessons de mélanger Droit et affaires, argent et Droit - cela se fait mais ne se dit pas !
Un peu de tenue !