La question dé savoir comment doivent fonctionner les masters, instaurés il y a plus de 10 ans, est d'actualité. L'observateur extérieur pourra être étonné. Il en conclura que les attentions qu'ont dit porter aux jeunes, de la droite à la gauche, du milieu aux extrêmes, n'est pas réelle.
Evidemment, dans un camp, on pourra souligner que la situation est honteuse pour un quinquennat avec, soi-disant, la jeunesse en son cœur.
Dans l'autre camp, on soulignera qu'au lieu des proclamer le dogme de l'autonomie de l'Université, la droite, puisqu'il s'agit d'elle, aurait pu gérer les masters.
Dans le camp des étudiants, on comprendra que l'Université est un point secondaire, à droite comme à gauche. Les élites parisiennes (puisque ce sont elles qui sont en cause), n'ont d'intérêt que pour les grandes écoles qui sont devenues des usines à accroître les inégalités et à conserver le pouvoir.
Le futur va être aussi caricatural.
Un camp va soutenir la sélection, de façon idéologique.
L'autre va soutenir le droit général de poursuivre les études librement et pour tous, de façon idéologique.
En vérité il faut concilier les vues en acceptant une sélection dans les filières spécialisées qui, il est vrai, favoriseront l'emploi de ceux qui y accèderont. Mais les spécialisations supposent des étudiants avec de solides bases et une volonté particulière d'aller de l'avant dans un domaine. En outre, il n'y a pas les personnels pour multiplier les formations spécialisées ; accessoirement, il faut au moins 12 ans pour faire un professeur d'Université. Ainsi, les facultés doivent prévoir des parcours classiques, plus généraux, qui permettent plus facilement d'y entrer - mais pas nécessairement d'en sortir, pour accueillir le maximum d'étudiants.
Dans le grand trouble actuel, c'est le Conseil d'Etat, le conseil du gouvernement, qui opine :
Article de L'Etudiant sur le projet de décret de sélection des étudiants pour les masters
Mais ce décret passera-t-il seulement la date de rentrée universitaire avec le nouveau président ?
L'enjeu est majeur. Si on ne garde pas un niveau d'excellence (formule illusoire pour parler d'un niveau correct...), le service public du supérieur risque un discrédit général en moins de dix ans.
En effet, le système public ne pourra pas longtemps présenter comme excellent des étudiants de M2 qui ont les plus grandes difficultés à lire et écrire dans leur domaine de compétence. Le refus de la sélection en licence, pour montrer que les plans licences (Pécresse je crois ?) marchent, sont la première plaie des masters.
Si le service public continue sur cette voie, le secteur privé en profitera. Cette fois, probablement, les meilleurs universitaires quitteront-ils une université bureaucratique qui désormais ternira leur image.
La pensée se fera ailleurs.
Les penseurs parleront ailleurs.
Les cours se feront ailleurs (horreur ! sans nouvelles méthodes pédagogiques, mais avec les nouvelles connaissances scientifiques).
L'exercice de la pensée ne supporte pas la bureaucratie stérilisante.
://
Evidemment, dans un camp, on pourra souligner que la situation est honteuse pour un quinquennat avec, soi-disant, la jeunesse en son cœur.
Dans l'autre camp, on soulignera qu'au lieu des proclamer le dogme de l'autonomie de l'Université, la droite, puisqu'il s'agit d'elle, aurait pu gérer les masters.
Dans le camp des étudiants, on comprendra que l'Université est un point secondaire, à droite comme à gauche. Les élites parisiennes (puisque ce sont elles qui sont en cause), n'ont d'intérêt que pour les grandes écoles qui sont devenues des usines à accroître les inégalités et à conserver le pouvoir.
Le futur va être aussi caricatural.
Un camp va soutenir la sélection, de façon idéologique.
L'autre va soutenir le droit général de poursuivre les études librement et pour tous, de façon idéologique.
En vérité il faut concilier les vues en acceptant une sélection dans les filières spécialisées qui, il est vrai, favoriseront l'emploi de ceux qui y accèderont. Mais les spécialisations supposent des étudiants avec de solides bases et une volonté particulière d'aller de l'avant dans un domaine. En outre, il n'y a pas les personnels pour multiplier les formations spécialisées ; accessoirement, il faut au moins 12 ans pour faire un professeur d'Université. Ainsi, les facultés doivent prévoir des parcours classiques, plus généraux, qui permettent plus facilement d'y entrer - mais pas nécessairement d'en sortir, pour accueillir le maximum d'étudiants.
Dans le grand trouble actuel, c'est le Conseil d'Etat, le conseil du gouvernement, qui opine :
Article de L'Etudiant sur le projet de décret de sélection des étudiants pour les masters
Mais ce décret passera-t-il seulement la date de rentrée universitaire avec le nouveau président ?
L'enjeu est majeur. Si on ne garde pas un niveau d'excellence (formule illusoire pour parler d'un niveau correct...), le service public du supérieur risque un discrédit général en moins de dix ans.
En effet, le système public ne pourra pas longtemps présenter comme excellent des étudiants de M2 qui ont les plus grandes difficultés à lire et écrire dans leur domaine de compétence. Le refus de la sélection en licence, pour montrer que les plans licences (Pécresse je crois ?) marchent, sont la première plaie des masters.
Si le service public continue sur cette voie, le secteur privé en profitera. Cette fois, probablement, les meilleurs universitaires quitteront-ils une université bureaucratique qui désormais ternira leur image.
La pensée se fera ailleurs.
Les penseurs parleront ailleurs.
Les cours se feront ailleurs (horreur ! sans nouvelles méthodes pédagogiques, mais avec les nouvelles connaissances scientifiques).
L'exercice de la pensée ne supporte pas la bureaucratie stérilisante.
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