Les militants et partisans croient toujours en leur parti, candidat, programme et valeurs, c'est de leur essence. S'ils n'existaient pas la démocratie n'existerait pas. Honneur à eux qui cotisent, tractent, affichent, soutiennent, en un mot militent...
Les fainéants, eux, contrairement aux militants, se contentent de tweetter un appel au vote, un communiqué de presse, donnant vaniteusement un conseil à 99 % des Français ; ils manquent ainsi fondamentalement de respect pour les uns et les autres qui sont jugés, par hypothèse, incapables de se décider seuls.
Ces derniers ne militent généralement que quelques jours pour leur bonne image, parfois pour un poste...
Les militants, eux importent. Leur déception est souvent à la hauteur du travail bénévole accompli. Leur joie est aussi éphémère, l'élu s'éloigne et décide en oubliant son parti politique... Il exerce le pouvoir... Gouverner c'est souvent se renier mensuellement. Les programmes sont si mal faits !
La déception du militant ne peut cependant pas aller jusqu'à dénier le scrutin auquel il a participé. Dans les démocraties que nous pratiquons depuis maintenant près d'un siècle. L'attitude est un non-sens.
On a pourtant vu des militants LFI - qui ont naïvement cru en leur chance, c'est un autre point - dire qu'ils s'étaient fait voler l'élection, qu'ils la récusaient.
Tout non-sens à un sens caché, voire illisible car faible. Nihil est sine ratione. Quel est donc le sens de ce "non-sens" ?
J'y vois une propension à remettre en cause tout le système. Non pas le seul système électoral, mais tout le système politique. Mais tout système est né de la récusation d'un système antérieur... J'y vois donc une esquisse de volonté révolutionnaire... La révolution est un point officiel du programme de certains partis qui récusent l'entière société actuelle, aux plans politique et social. La chose n'est donc pas extraordinaire au plan intellectuel, elle l'est au plan de la pratique politique.
Ce sentiment de "vol du premier tour", qui dépasse l'idée d'hier ("élections piège à cons"), tient au tripartisme qui s'est mis en place. Le parti élu écrase les deux autres qui ne sont que des portions d'opposition. Le rôle de l'opposition n'est plus un lot de consolation, un canal quasi institué qui conduit à la prochaine élection et à une possible victoire.
Le tripartisme qui s'est mis en place accroît la victoire du vainqueur.
La question est donc déjà posée : la tentation révolutionnaire s'épanouira-t-elle ? Peut-on voir des militants devenir des révolutionnaires décomplexés ? Si je considère que l'Etat subit ce que j'ai appelé ici, à plusieurs reprises, "effondrements", c'est une perspective que je ne peux pas exclure. La faiblesse généralisée de l'Etat (en tout cas elle est parfois sensible) peut expliquer qu'il soit radicalement attaqué. Il reste qu'une révolution se fait, généralement, par la force, les larmes et souvent le sang, et que la population peut vite renoncer.
Autre plan. La révolution est un acte politique qui appelle une révision complète du Droit. La Révolution est l'émergence d'un Droit putatif contre le Droit positif. Peut-être faudrait-il envisager - avec quelques esprits juridiques - la question de "La révolution en tant qu'acte juridique". Ce serait aussi admettre, ce qui ne l'était plus guère, que la Révolution existe encore...
Les fainéants, eux, contrairement aux militants, se contentent de tweetter un appel au vote, un communiqué de presse, donnant vaniteusement un conseil à 99 % des Français ; ils manquent ainsi fondamentalement de respect pour les uns et les autres qui sont jugés, par hypothèse, incapables de se décider seuls.
Ces derniers ne militent généralement que quelques jours pour leur bonne image, parfois pour un poste...
Les militants, eux importent. Leur déception est souvent à la hauteur du travail bénévole accompli. Leur joie est aussi éphémère, l'élu s'éloigne et décide en oubliant son parti politique... Il exerce le pouvoir... Gouverner c'est souvent se renier mensuellement. Les programmes sont si mal faits !
La déception du militant ne peut cependant pas aller jusqu'à dénier le scrutin auquel il a participé. Dans les démocraties que nous pratiquons depuis maintenant près d'un siècle. L'attitude est un non-sens.
On a pourtant vu des militants LFI - qui ont naïvement cru en leur chance, c'est un autre point - dire qu'ils s'étaient fait voler l'élection, qu'ils la récusaient.
Tout non-sens à un sens caché, voire illisible car faible. Nihil est sine ratione. Quel est donc le sens de ce "non-sens" ?
J'y vois une propension à remettre en cause tout le système. Non pas le seul système électoral, mais tout le système politique. Mais tout système est né de la récusation d'un système antérieur... J'y vois donc une esquisse de volonté révolutionnaire... La révolution est un point officiel du programme de certains partis qui récusent l'entière société actuelle, aux plans politique et social. La chose n'est donc pas extraordinaire au plan intellectuel, elle l'est au plan de la pratique politique.
Ce sentiment de "vol du premier tour", qui dépasse l'idée d'hier ("élections piège à cons"), tient au tripartisme qui s'est mis en place. Le parti élu écrase les deux autres qui ne sont que des portions d'opposition. Le rôle de l'opposition n'est plus un lot de consolation, un canal quasi institué qui conduit à la prochaine élection et à une possible victoire.
Le tripartisme qui s'est mis en place accroît la victoire du vainqueur.
La question est donc déjà posée : la tentation révolutionnaire s'épanouira-t-elle ? Peut-on voir des militants devenir des révolutionnaires décomplexés ? Si je considère que l'Etat subit ce que j'ai appelé ici, à plusieurs reprises, "effondrements", c'est une perspective que je ne peux pas exclure. La faiblesse généralisée de l'Etat (en tout cas elle est parfois sensible) peut expliquer qu'il soit radicalement attaqué. Il reste qu'une révolution se fait, généralement, par la force, les larmes et souvent le sang, et que la population peut vite renoncer.
Autre plan. La révolution est un acte politique qui appelle une révision complète du Droit. La Révolution est l'émergence d'un Droit putatif contre le Droit positif. Peut-être faudrait-il envisager - avec quelques esprits juridiques - la question de "La révolution en tant qu'acte juridique". Ce serait aussi admettre, ce qui ne l'était plus guère, que la Révolution existe encore...