L'idée tient à un mot pur. Vous utilisez des mots impurs, creux, que des esprits emplis de creux reportent et vous poussent à reproduire.
La pensée véritable est seulement attachée à l'idée pure. Celle sur laquelle on peu bâtir. Le concept. L'unité. La plupart des plumes n'ont ni idées, ni pensées : le style le trahit. On le lit. On le pense moins, peut-être.
Le travail de plume est aujourd'hui un travail à la chaîne sans aucun intérêt que d'un vague paraître. Etre publié. Pour exister ??!
Illusion.
Illusions.
Jean Pic de la Mirandole, il y a plus de six siècles, a noté le style de divers penseurs. Le soulignant, il indiquait une méthode de pensée, une sorte de savoir exposé / exposer, une façon de porter les idées, une manière de choisir les mots et de les agencer. Soulignant le style il mettait en exergue parmi les plus grandes philosophies du moment.
Le fait vient jusqu'à nous et il est admis qu'un philosophe est nécessairement une plume.
Giovanni Pico de la Mirandola (1463 - 1494) écrit des phrases éternelles. On les trouve dans De la dignité de l'homme (De hominis dignitate) (éd. de l'Eclat, coll. Philosophie imaginaire, trad. et prés. Y. Hersant, 1993).
Qu'elles sauvent les pauvres plumes esclaves du vide du moment, de l'hystérie de la production ou du totalitarisme de la hiérarchie qui souhaite s'enrichir. J'introduis des sauts de ligne pour faciliter la lecture de Pic :
"Ajoutez que chacune a une marque particulière, qu'elle ne partage pas avec les autres.
Et pour commencer par les nôtres, à qui la philosophie est parvenue en dernier, je dirai qu'il y a quelque chose de vif et de délié chez Jean Scot, de solide et de pondéré chez Thomas, de soigné et précis chez Egide, de pénétrant et d'aigu chez François, d'ample et d'imposant chez Albert ; et chez Henri, me semble-t-il, toujours quelque chose de sublime qui force le respect.
Chez les Arabes, on trouve quelque chose de ferme et d'inébranlable chez Averroès, de puissant et de médité chez Avempace et al-Farâbi, de divin et de platonicien chez Avicenne.
Les Grecs dans leur ensemble ont une philosophie lumineuse, et surtout pure : riche et abondante chez Simplicius, élégante et dense chez Themistius, savante et bien ordonnée chez Alexandre, élaborée avec gravité chez Théophraste, agile et gracieuse chez Ammonios.
Et si l'on se tourne vers le platoniciens, pour n'en passer qu'un petit nombre, chez Porphyre on appréciera fort l'abondance des thèmes, ainsi qu'un sentiment religieux multiforme ; chez Jamblique, on vénérera la plus occulte philosophie et les mystères des barbares ; chez Plotin, il n'y a rien qu'on puisse admirer plus que le reste, car il se montre partout admirable en parlant des choses divines divinement, dans son langage savamment oblique, et des choses d'une manière bien supérieure à l'humain..."
Vous voyez le fossé entre le "trop bien" que nos jeunes esprits caquettent et les variations du talent en rapport avec le fond à transmettre.
Je vous laisse relire ou découvrir Pic de la Mirandole.
La pensée véritable est seulement attachée à l'idée pure. Celle sur laquelle on peu bâtir. Le concept. L'unité. La plupart des plumes n'ont ni idées, ni pensées : le style le trahit. On le lit. On le pense moins, peut-être.
Le travail de plume est aujourd'hui un travail à la chaîne sans aucun intérêt que d'un vague paraître. Etre publié. Pour exister ??!
Illusion.
Illusions.
Jean Pic de la Mirandole, il y a plus de six siècles, a noté le style de divers penseurs. Le soulignant, il indiquait une méthode de pensée, une sorte de savoir exposé / exposer, une façon de porter les idées, une manière de choisir les mots et de les agencer. Soulignant le style il mettait en exergue parmi les plus grandes philosophies du moment.
Le fait vient jusqu'à nous et il est admis qu'un philosophe est nécessairement une plume.
Giovanni Pico de la Mirandola (1463 - 1494) écrit des phrases éternelles. On les trouve dans De la dignité de l'homme (De hominis dignitate) (éd. de l'Eclat, coll. Philosophie imaginaire, trad. et prés. Y. Hersant, 1993).
Qu'elles sauvent les pauvres plumes esclaves du vide du moment, de l'hystérie de la production ou du totalitarisme de la hiérarchie qui souhaite s'enrichir. J'introduis des sauts de ligne pour faciliter la lecture de Pic :
"Ajoutez que chacune a une marque particulière, qu'elle ne partage pas avec les autres.
Et pour commencer par les nôtres, à qui la philosophie est parvenue en dernier, je dirai qu'il y a quelque chose de vif et de délié chez Jean Scot, de solide et de pondéré chez Thomas, de soigné et précis chez Egide, de pénétrant et d'aigu chez François, d'ample et d'imposant chez Albert ; et chez Henri, me semble-t-il, toujours quelque chose de sublime qui force le respect.
Chez les Arabes, on trouve quelque chose de ferme et d'inébranlable chez Averroès, de puissant et de médité chez Avempace et al-Farâbi, de divin et de platonicien chez Avicenne.
Les Grecs dans leur ensemble ont une philosophie lumineuse, et surtout pure : riche et abondante chez Simplicius, élégante et dense chez Themistius, savante et bien ordonnée chez Alexandre, élaborée avec gravité chez Théophraste, agile et gracieuse chez Ammonios.
Et si l'on se tourne vers le platoniciens, pour n'en passer qu'un petit nombre, chez Porphyre on appréciera fort l'abondance des thèmes, ainsi qu'un sentiment religieux multiforme ; chez Jamblique, on vénérera la plus occulte philosophie et les mystères des barbares ; chez Plotin, il n'y a rien qu'on puisse admirer plus que le reste, car il se montre partout admirable en parlant des choses divines divinement, dans son langage savamment oblique, et des choses d'une manière bien supérieure à l'humain..."
Vous voyez le fossé entre le "trop bien" que nos jeunes esprits caquettent et les variations du talent en rapport avec le fond à transmettre.
Je vous laisse relire ou découvrir Pic de la Mirandole.