LBO, un livre essentiel sur la reprise et le financement des entreprises (éditions Francis LEFEBVRE, 2012)



LBO, un livre essentiel sur la reprise et le financement des entreprises (éditions Francis LEFEBVRE, 2012)
Dans ces temps où l'on parle de la Banque publique d'investissement (la BPI), objet d'un projet de loi adopté en conseil des ministres le 17 octobre, cet ouvrage sur les LBO (leverage buy out) tombe à pic. Le LBO est en effet une technique essentielle de la vie des entreprises et qui concerne notamment les instants assurer son financement, notamment en lui trouvant des actionnaires managers, des actionnaires investisseurs, des prêteurs (lato sensu) et des dirigeants...

A ceux qui parlent de financement comme de poésie, ou de généralités politiques, ce livre donne la dimension des réalités et il faut dire qu'il est plutôt écrit pour des spécialistes. A peine nuancerai-je pour dire que tous les courageux peuvent se le procurer (pour 120 €) pour se former. Sont sans doute dans ce cas les étudiants (de bon niveaux) de 5e année de droit ; à mon sens, les formations non-juridiques ne permettent pas de réellement rentrer dans l'ouvrage qui est quintuplement technique : sur le plan du droit des sociétés, du droit bancaire et financier, du droit fiscal, du droit des contrats et du droit du travail.

Mis à part les professionnels, tous les dirigeants d'entreprise, mandataires sociaux et/ou actionnaires qui achètent ou vendent "une entreprise" peuvent également s'employer à le lire. Les enjeux sont tels que l'on peut plonger dans la technique pour parfaitement suivre ses avocats et autres conseils (conseils en "fusac", comptables, auditeurs...). En effet, cela leur donnera la dimension juridique de l'opération de financement d'une reprise d'entreprise, les repreneurs ayant pour premier souci de pouvoir la financer, sans quoi il est inutile de réfléchir aux autres aspects. Seule la perspective d'une acquisition exige d'aller plus loin dans l'analyse ou les audits divers qui s'imposent (fiscal, social...), même si les choses se font en partie simultanéement : on ne peut savoir une valeur et un prix de reprise qu'avec une première analyse de l'ensemble.

Pour écrire cet ouvrage, les éditions Francis Lefebvre ont réuni pas moins de 16 avocats associés et 27 collaborateurs de "CMS Bureau Francis Lefebvre", lesquels sont parvenus à une synthèse de 340 pages, aérées, de rédactionnel. L'ouvrage est donc à taille humaine et ne saurait résister à une volonté farouche d'entrer dans le sujet (sous réserve, on le répète, de comprendre déjà le monde des affaires et ses règles essentielles). Ainsi, l'ouvrage est une performance et une réussite puisqu'il est lisible.

A l'exception de la quatrième partie (investisseur étranger investissant en France ou Français investissant à l'étranger), l'ouvrage est plutôt chronologique.La première partie propose l'étude de la structuration juridique et fiscale de l'opération, et un troisième chapitre évoque l'association des dirigeants à l'opération (le management package). Cette partie traite ainsi de la conception avancée du LBO, des "cadres" inévitables et notamment de la constitution de la société holding et des divers actes qui organisent les rapports entre les divers investisseurs (managers, fonds, banquiers, société de capital risque...). L'idée de structuration a permis de calibrer le contenu de façon commode, comme celle de participation qui suit.

La deuxième partie s'intitule de façon pratique, et un juriste classique dirait "originale", "Le process de prise de participation". Celle-ci ne se fait pas d'un coup, elle suppose de collecter l'information sur la "société cible" et, à partir de là, de négocier les termes juridiques et le prix, sachant que les deux sont en partie liés. Un dernier chapitre explique l'essentiel du financement et, en réalité, de sa structuration en donnant à chaque investisseur le statut juridique correspondant au risque qu'il entend prendre (en cas de difficultés).

La troisième partie est consacrée à la vie et la sortie du LBO, dont la voie de la fusion rapide, et les auteurs envisagent un chapitre sur les LBO en difficulté... signe des temps. Mais les LBO ont généralement pour cible des sociétés ayant du potentiel, sur divers plans, et la sortie du LBO est souvent le reflet de temps heureux. Les investisseurs revendent leurs actions en faisant des plues-values. tel est en tout cas le but de nombre de lecteurs de ce bel ouvrage qui, en empruntant aux mots, aux expressions, et à la langue pratique, donc aux anglicismes, permet de comprendre la teneur de tous les problèmes à traiter. A lire, et sans doute à relire par "petits bouts" !


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