Tout peut se changer ! Tout système est imparfait. La seule difficulté qui donne si souvent un bilan négatif du changement est... le choix du nouveau système.
Voilà qu'un matin Les Echos s'attaquent à la note, à la notation, au bulletin... à ces vilaines manies des professeurs et du "système éducatif". Le propos, la critique, se transpose à l'Université et à ses terribles relevés de notes. Les malheurs humains ne sont pas ceux du genre de : "la mobilisation militaire en Ukraine", qui emporte des milliers de vie de jeunes gens, le malheur humain c'est : la mauvaise note !
Les notes opèrent par nécessité un classement, il est vrai, mais ce classement est un repère sur une qualité (la capacité théorique) ce qui n'exclut pas d'autres repères que les employeurs, au-delà des notes, manient fort bien. Cependant, dans nombre d'activités professionnelles, la capacité théorique (ce sont mes mots) est déterminante ; le renier est absurde au stade scolaire lequel a, justement, l'aptitude à la détecter et distinguer, et avec nuances. Même si on peut démontrer nombre d'autres qualités à l'école... et que les notes les incorporent souvent en partie.
Détruire les notes déjà mal en vogue est-ce un programme sérieux ?
Quand cinq cent mille recruteurs (entreprises et autres) n'auront même plus quelques bulletins ou mentions de parcours scolaire et universitaire, on pourra dire, il est vrai, que toute l'école est inutile. On pourra les fermer ! Nombre de grandes entreprises ont des processus qui, déjà, ressemblent à des écoles internes (parfois avec des notations...!). Pourquoi ? Parce que la République est en partie défaillante. Elle ne dit plus ce qu'elle a à dire.
Voyez à l'Université : on a supprimé les mentions de thèse à défaut d'avoir eu le courage de gérer les 2 ou 3 problèmes qui se posaient (car dérive il y avait eu...). Il y a toute une réglementation avec mise au ban du directeur de thèse pour voter pour une attribution de doctorat qui est, dans 99, 9 % des cas, inéluctable. Là dessus les docteurs peuvent en revanche et désormais prêter serment à la science...
Les notes sont précieuses et sans doute faut-il les renforcer (tiens, ne faudrait-il pas noter sur 15 pour éviter le syndrome de la moyenne qui est, parfois..., la tentation de l'irresponsabilité ; le 8/15 serait plus franc et honnête avec les "apprenants" ; le 7,5 serait interdit).
Au lieu de critiquer les notes pour les abroger, le faire pour les améliorer et les renforcer...
Ah mais il est vrai que la mode de certains recruteurs est - se dit-il - de ne plus regarder le CV ! Cependant une politique publique ne doit pas céder à une mode. Il est vrai qu'à force de mettre la pression sur les professeurs qui corrigent avec rigueur et sérieux, le système est déjà en partie devenu, ici ou là, du tourisme scolaire ou universitaire. Le grand effacement de la notation a commencé.
Bon, les entreprises voient vite le problème il est vrai. Celui qui arrive avec son rutilant 12,5/ 20 de moyenne et qui ne sait rien faire et comprend bien peu, eh bien à la fin du stage de 3 mois, on le félicite et on lui dit qu'on verra plus tard pour un emploi... L'intéressé comprendra au bout de 5 ans que sa licence ou son master ne veut (presque) rien dire et ne lui sert à (presque) rien.
S'intéresse-t-on au réel destin de l'étudiant ? De ces jeunes ? J'en doute. Ce qui compte c'est de dire qu'à 18 mois de sa fin de diplôme il est en emploi ! Voilà de quoi satisfaire les enquêtes sur les taux d'insertions professionnelles qui occultent tant de données (dont la correspondance entre le diplôme et la nature de l'emploi).
Que l'Etat laisse cette tendance prospérer, laisse ces jeunes et ses jeunes dans un micmac administratif de non-dits, sinon de lâcheté, est insupportable : c'est amorcer ou tolérer une politique contraire au valeurs de la République. La fraternité exige une pleine vérité. Et mal noter quelqu'un ce n'est pas lui dire "dehors", c'est signifier qu'il y a sans doute d'autres voix pour son avenir.
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Voilà qu'un matin Les Echos s'attaquent à la note, à la notation, au bulletin... à ces vilaines manies des professeurs et du "système éducatif". Le propos, la critique, se transpose à l'Université et à ses terribles relevés de notes. Les malheurs humains ne sont pas ceux du genre de : "la mobilisation militaire en Ukraine", qui emporte des milliers de vie de jeunes gens, le malheur humain c'est : la mauvaise note !
Les notes opèrent par nécessité un classement, il est vrai, mais ce classement est un repère sur une qualité (la capacité théorique) ce qui n'exclut pas d'autres repères que les employeurs, au-delà des notes, manient fort bien. Cependant, dans nombre d'activités professionnelles, la capacité théorique (ce sont mes mots) est déterminante ; le renier est absurde au stade scolaire lequel a, justement, l'aptitude à la détecter et distinguer, et avec nuances. Même si on peut démontrer nombre d'autres qualités à l'école... et que les notes les incorporent souvent en partie.
Détruire les notes déjà mal en vogue est-ce un programme sérieux ?
Quand cinq cent mille recruteurs (entreprises et autres) n'auront même plus quelques bulletins ou mentions de parcours scolaire et universitaire, on pourra dire, il est vrai, que toute l'école est inutile. On pourra les fermer ! Nombre de grandes entreprises ont des processus qui, déjà, ressemblent à des écoles internes (parfois avec des notations...!). Pourquoi ? Parce que la République est en partie défaillante. Elle ne dit plus ce qu'elle a à dire.
Voyez à l'Université : on a supprimé les mentions de thèse à défaut d'avoir eu le courage de gérer les 2 ou 3 problèmes qui se posaient (car dérive il y avait eu...). Il y a toute une réglementation avec mise au ban du directeur de thèse pour voter pour une attribution de doctorat qui est, dans 99, 9 % des cas, inéluctable. Là dessus les docteurs peuvent en revanche et désormais prêter serment à la science...
Les notes sont précieuses et sans doute faut-il les renforcer (tiens, ne faudrait-il pas noter sur 15 pour éviter le syndrome de la moyenne qui est, parfois..., la tentation de l'irresponsabilité ; le 8/15 serait plus franc et honnête avec les "apprenants" ; le 7,5 serait interdit).
Au lieu de critiquer les notes pour les abroger, le faire pour les améliorer et les renforcer...
Ah mais il est vrai que la mode de certains recruteurs est - se dit-il - de ne plus regarder le CV ! Cependant une politique publique ne doit pas céder à une mode. Il est vrai qu'à force de mettre la pression sur les professeurs qui corrigent avec rigueur et sérieux, le système est déjà en partie devenu, ici ou là, du tourisme scolaire ou universitaire. Le grand effacement de la notation a commencé.
Bon, les entreprises voient vite le problème il est vrai. Celui qui arrive avec son rutilant 12,5/ 20 de moyenne et qui ne sait rien faire et comprend bien peu, eh bien à la fin du stage de 3 mois, on le félicite et on lui dit qu'on verra plus tard pour un emploi... L'intéressé comprendra au bout de 5 ans que sa licence ou son master ne veut (presque) rien dire et ne lui sert à (presque) rien.
S'intéresse-t-on au réel destin de l'étudiant ? De ces jeunes ? J'en doute. Ce qui compte c'est de dire qu'à 18 mois de sa fin de diplôme il est en emploi ! Voilà de quoi satisfaire les enquêtes sur les taux d'insertions professionnelles qui occultent tant de données (dont la correspondance entre le diplôme et la nature de l'emploi).
Que l'Etat laisse cette tendance prospérer, laisse ces jeunes et ses jeunes dans un micmac administratif de non-dits, sinon de lâcheté, est insupportable : c'est amorcer ou tolérer une politique contraire au valeurs de la République. La fraternité exige une pleine vérité. Et mal noter quelqu'un ce n'est pas lui dire "dehors", c'est signifier qu'il y a sans doute d'autres voix pour son avenir.
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Vous ne voulez plus de professeurs ?! Allez-y chers élus et gouvernants, suivez les sirènes des modes, des rapports et des séminaires qui sont dans la tendance. Les tendances animent les esprits mal structurés et peu remplis...
Liquidez les professeurs pour des animateurs qui noteront "en empathie". Vous aurez enfin les 98 % de réussite à tous les examens, concours, contrôles, évaluations... objectif que l'on semble assigner à tout directeur d'une unité d'enseignement (école, filière, collège... IUT, Fac, Université...).
Allez-y : supprimez les notes et mettez les profs à la modernité. Et supprimez simultanément 50 % des postes de professeurs. On ne doit pas payer des enseignants à bac + 6 et à bac + 12 (à l'Université) pour simplement faire de l'animation de la jeunesse.
Car oui, on dépense un pognon de dingue dans les systèmes éducatifs !* Il y a là un moyen de réduire les budgets d'au moins 30 %.
Allez-y ! Transformez les professeurs en coachs, animateurs, entraineurs, soutiens divers...
Moi je n'ai pas de problème, je referai le Barreau, ou bien juriste quelque part ou des petits métiers comme pour me payer mes études ; ou peut-être ferai-je prof à l'ancienne dans une Université privée à 9 000 euros l'inscription annuelle de chaque étudiant. Qui sait ?
Car finalement, les progressistes les plus audacieux sont ceux qui semblent toujours casser le service public au détriment de ceux, jeunes citoyens, qui méritent d'être distingués sans considération de leur classe sociale, religion, race ou autre identité.
Allez-y supprimez tous ces événements traumatiques du service public (déjà appelé dans les copies "service publique" : voilà la réussite magnifique du bac pour tous). On verra alors toute l'élite économique, culturelle et politique envoyer ses enfants dans les Universités privées !
Allez, au-revoir là haut.
Au-revoir la France.
_______________
* Primaire, secondaire et universitaire.
Liquidez les professeurs pour des animateurs qui noteront "en empathie". Vous aurez enfin les 98 % de réussite à tous les examens, concours, contrôles, évaluations... objectif que l'on semble assigner à tout directeur d'une unité d'enseignement (école, filière, collège... IUT, Fac, Université...).
Allez-y : supprimez les notes et mettez les profs à la modernité. Et supprimez simultanément 50 % des postes de professeurs. On ne doit pas payer des enseignants à bac + 6 et à bac + 12 (à l'Université) pour simplement faire de l'animation de la jeunesse.
Car oui, on dépense un pognon de dingue dans les systèmes éducatifs !* Il y a là un moyen de réduire les budgets d'au moins 30 %.
Allez-y ! Transformez les professeurs en coachs, animateurs, entraineurs, soutiens divers...
Moi je n'ai pas de problème, je referai le Barreau, ou bien juriste quelque part ou des petits métiers comme pour me payer mes études ; ou peut-être ferai-je prof à l'ancienne dans une Université privée à 9 000 euros l'inscription annuelle de chaque étudiant. Qui sait ?
Car finalement, les progressistes les plus audacieux sont ceux qui semblent toujours casser le service public au détriment de ceux, jeunes citoyens, qui méritent d'être distingués sans considération de leur classe sociale, religion, race ou autre identité.
Allez-y supprimez tous ces événements traumatiques du service public (déjà appelé dans les copies "service publique" : voilà la réussite magnifique du bac pour tous). On verra alors toute l'élite économique, culturelle et politique envoyer ses enfants dans les Universités privées !
Allez, au-revoir là haut.
Au-revoir la France.
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* Primaire, secondaire et universitaire.