Ce mardi, l'action de la société ALTICE a connu une baisse notable qui confirme la baisse de ces dernières semaines. Voilà un cas pouvant nourrir les réflexions de tous ceux qui s'intéressent au droit des marchés financiers, et spécialement aux marchés réglementés d'actions.
Le marché est organisé pour être transparent, égalitaire, sûr et liquide.
Ce dernier mot évoque une réalité principalement économique, alors que les trois autres principes sont très juridiques. La liquidité permet de trouver des titres à acheter, ou de trouver des acheteurs pour des titres à vendre. Ce jeu peut conduire à des négociations aux prix "baissiers" qui donnent une chute du cours, de la cote du titre.
Le journal Le Monde rapporte que le "14 novembre, le titre Altice a dévissé de 13,17 %, enchaînant une huitième séance de baisse. Depuis la publication des résultats trimestriels le 2 novembre, l’action a perdu 38 %. Et 61 % par rapport à son niveau de juin ! Les deux notes publiées par Morgan Stanley et Kepler Cheuvreux, qui révisent à la baisse les objectifs de cours, ont mis les derniers clous au cercueil de l’action cotée à la Bourse d’Amsterdam. "
Le journal ajoute :
"Mercredi 15 novembre, M. Drahi joue une nouvelle partie : il devait convaincre les investisseurs de sa stratégie lors de la conférence annuelle de Morgan Stanley à Barcelone."
"Trois ans après le rachat de SFR, et son offensive sur le marché américain, l’homme d’affaires paye d’abord le prix d’un empire construit à crédit. Altice est lesté d’une dette de 50 milliards d’euros. "
Parler de "clous au cercueil" est sans doute exagéré car une baisse aussi nette peut susciter des rebonds significatifs. Sur le moyen terme, dans quelques mois en bourse, la question passe par quelques réalités d'ingénierie financière sur lesquelles le groupe devra communiquer pour convaincre les investisseurs de rester actionnaires ou de le (re)devenir.
La valeur totale des actions a donc chuté, la capitalisation boursière traduit cette baisse (le capital social, lui, reste le même...). Dans de tels cas, quand un titre baisse, l'idée peut venir à des "raiders" de lancer une offre publique d'achat (OPA). Mais il faut amasser un magot pour pouvoir payer tous les titres en circulation dans le cadre d'une OPA.
Pour l'heure, l'Autorité des marchés financiers est probablement sur le qui-vive. Le cours du titre, ainsi que les négociations faites, doivent être surveillées de très près, ainsi que les informations données au marché. Que les titres soient en crise ou pas, le marché doit fonctionner pour accompagner la valorisation des actions ou, au contraire, leur baisse. Cette magie du marché, qui tient à ses qualités économiques, vaut quand le marché est profond : il demeure liquide et, ample, il permet d'assurer au titre un rebond.
Euronext, l'entreprise de marché, a la charge de la gestion d'un épisode de crise boursière. L'amateur de droit peut continuer à suivre les événements pour s'instruire... Une cohorte de notions entrent en jeu, de la simple action à la notation par une agence de notation... Certains se disent déjà que ce titre va altérer la performance de leur portefeuille et entendent bien s'expliquer avec leur intermédiaire financier...
A suivre.
Suivi : le président d'ALTICE a donné ne conférence de presse pour annoncer diverses mesures, ou au moins une vision de sa politique générale, le jour de la publication de ce billet.
Vendredi 17, Le Monde écrivait : "Le mea culpa de Patrick Drahi devant les investisseurs à Barcelone, mercredi 15 novembre, où l’homme d’affaires leur a promis de mieux s’occuper des clients de SFR et de se concentrer sur le désendettement de son groupe, n’a pas encore porté ses fruits."
La confiance des actionnaires investisseurs n'est pas rétablie (ils continuent à vendre leurs actions), la confiance du public n'est pas revenue qui, par la demande (les achats d'actions), soutiendrait le cours. Ainsi, ce vendredi, l'action a perdu 1, 10 €, soit une baisse de 12 %, ce qui est très important pour un cours. En outre, cette baisse s'ajoute à une véritable chute. Il y a un an l'action était à 16 €, elle était à 19 il y a trois mois.
On peut s'attendre à une nouvelle communication pour présenter des initiatives et préciser la gestion future. En tout cas, les possibilités de financement du groupe sont aujourd'hui modifiées.
Encore à suivre.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/11/17/altice-le-titre-chute-patrick-drahi-ecrit-aux-salaries_5216718_1656968.html#CtgCVqKtv706QYJT.99
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/15/altice-le-danger-de-l-empire-a-credit_5215138_3234.html#ECjTF8OuiOrlWjwX.99
Le groupe ALTICE reprend des couleurs en bourse au rythme d'une lente remontée du cours de bourse.
Le marché est organisé pour être transparent, égalitaire, sûr et liquide.
Ce dernier mot évoque une réalité principalement économique, alors que les trois autres principes sont très juridiques. La liquidité permet de trouver des titres à acheter, ou de trouver des acheteurs pour des titres à vendre. Ce jeu peut conduire à des négociations aux prix "baissiers" qui donnent une chute du cours, de la cote du titre.
Le journal Le Monde rapporte que le "14 novembre, le titre Altice a dévissé de 13,17 %, enchaînant une huitième séance de baisse. Depuis la publication des résultats trimestriels le 2 novembre, l’action a perdu 38 %. Et 61 % par rapport à son niveau de juin ! Les deux notes publiées par Morgan Stanley et Kepler Cheuvreux, qui révisent à la baisse les objectifs de cours, ont mis les derniers clous au cercueil de l’action cotée à la Bourse d’Amsterdam. "
Le journal ajoute :
"Mercredi 15 novembre, M. Drahi joue une nouvelle partie : il devait convaincre les investisseurs de sa stratégie lors de la conférence annuelle de Morgan Stanley à Barcelone."
"Trois ans après le rachat de SFR, et son offensive sur le marché américain, l’homme d’affaires paye d’abord le prix d’un empire construit à crédit. Altice est lesté d’une dette de 50 milliards d’euros. "
Parler de "clous au cercueil" est sans doute exagéré car une baisse aussi nette peut susciter des rebonds significatifs. Sur le moyen terme, dans quelques mois en bourse, la question passe par quelques réalités d'ingénierie financière sur lesquelles le groupe devra communiquer pour convaincre les investisseurs de rester actionnaires ou de le (re)devenir.
La valeur totale des actions a donc chuté, la capitalisation boursière traduit cette baisse (le capital social, lui, reste le même...). Dans de tels cas, quand un titre baisse, l'idée peut venir à des "raiders" de lancer une offre publique d'achat (OPA). Mais il faut amasser un magot pour pouvoir payer tous les titres en circulation dans le cadre d'une OPA.
Pour l'heure, l'Autorité des marchés financiers est probablement sur le qui-vive. Le cours du titre, ainsi que les négociations faites, doivent être surveillées de très près, ainsi que les informations données au marché. Que les titres soient en crise ou pas, le marché doit fonctionner pour accompagner la valorisation des actions ou, au contraire, leur baisse. Cette magie du marché, qui tient à ses qualités économiques, vaut quand le marché est profond : il demeure liquide et, ample, il permet d'assurer au titre un rebond.
Euronext, l'entreprise de marché, a la charge de la gestion d'un épisode de crise boursière. L'amateur de droit peut continuer à suivre les événements pour s'instruire... Une cohorte de notions entrent en jeu, de la simple action à la notation par une agence de notation... Certains se disent déjà que ce titre va altérer la performance de leur portefeuille et entendent bien s'expliquer avec leur intermédiaire financier...
A suivre.
Suivi : le président d'ALTICE a donné ne conférence de presse pour annoncer diverses mesures, ou au moins une vision de sa politique générale, le jour de la publication de ce billet.
Vendredi 17, Le Monde écrivait : "Le mea culpa de Patrick Drahi devant les investisseurs à Barcelone, mercredi 15 novembre, où l’homme d’affaires leur a promis de mieux s’occuper des clients de SFR et de se concentrer sur le désendettement de son groupe, n’a pas encore porté ses fruits."
La confiance des actionnaires investisseurs n'est pas rétablie (ils continuent à vendre leurs actions), la confiance du public n'est pas revenue qui, par la demande (les achats d'actions), soutiendrait le cours. Ainsi, ce vendredi, l'action a perdu 1, 10 €, soit une baisse de 12 %, ce qui est très important pour un cours. En outre, cette baisse s'ajoute à une véritable chute. Il y a un an l'action était à 16 €, elle était à 19 il y a trois mois.
On peut s'attendre à une nouvelle communication pour présenter des initiatives et préciser la gestion future. En tout cas, les possibilités de financement du groupe sont aujourd'hui modifiées.
Encore à suivre.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/11/17/altice-le-titre-chute-patrick-drahi-ecrit-aux-salaries_5216718_1656968.html#CtgCVqKtv706QYJT.99
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/15/altice-le-danger-de-l-empire-a-credit_5215138_3234.html#ECjTF8OuiOrlWjwX.99
Le groupe ALTICE reprend des couleurs en bourse au rythme d'une lente remontée du cours de bourse.
Acte III ? Le 23 novembre, on constate que le titre est encore malmené.
Vers le journal La Tribune
AU début du mois de janvier 2018, ALTICE remonte lentement la pente ; à son plus bas à fin novembre, l'action a repris 3 euros en 5 semaines pour être cotée à 9, 60 €. Les investisseurs qui ont fait confiance au groupe dans cette période ont gagné 30 % de leur investissement. Patrick DRAHI a repris en main le groupe personnellement (réalité difficile à comprendre quand on essaye de comprendre la vie des affaires à l'aide d'un manuel de droit des sociétés, la précision sera utile à certains étudiants).
Vers le journal La Tribune
AU début du mois de janvier 2018, ALTICE remonte lentement la pente ; à son plus bas à fin novembre, l'action a repris 3 euros en 5 semaines pour être cotée à 9, 60 €. Les investisseurs qui ont fait confiance au groupe dans cette période ont gagné 30 % de leur investissement. Patrick DRAHI a repris en main le groupe personnellement (réalité difficile à comprendre quand on essaye de comprendre la vie des affaires à l'aide d'un manuel de droit des sociétés, la précision sera utile à certains étudiants).