Le problème de Cédric Villani : la créativité... des mathématiques, et de la poésie.



Le problème de Cédric Villani, mis à part la Mairie de Paris à laquelle il est candidat, c'est la créativité...

La créativité des mathématiques, pour s'entendre ou se cultiver, mérite, selon l'éminent mathématicien, que l'on rapproche la poésie de la matière qui a fait sa gloire mondiale : la mathématique (la math-ière ?).

Se jeter dans la politique va l'empêcher de porter la mathématique poétique (je dis cela ainsi...), un brin philosophique, aussi haut qu'il ne l'a fait pour la mathématique pure. Mais qui sait, toute expérience est utile.

L'appel de la créativité, et donc le traitement de la créativité, lui laisserait pourtant un nom dans l'humanité pendant 20 siècles, s'il parvenait à bien colorer le sujet.

La question a sans doute un grand avenir avec l'intelligence artificielle, on garde cela pour notre essai / livre sur le sujet... Le fait est que l'IA peut stimuler le sujet de la créativité, voire l'imposer.

La discussion porte ici sur la créativité de fond, et non sur les joujoux pédagogiques dont se gargarise le milieu universitaire qui lâche la proie pour l'ombre... La meilleure des pédagogies est de dire ce que l'homme a créé, voire mieux, ce que l'homme est en train de créer.

En dernier lieu, Cédric Villani exprime ce grand problème de la créativité, dans un petit ouvrage, d'à peine 60 pages de sa plume, suivies de 50 pages de Henri Poincaré (coll. Champs, Flammarion ; illustration photo).

Le lien vers l'ouvrage mis en illustration

Ici, nous nous servons de la préoccupation du médaillé Fields Cédric Villani pour signaler, au lecteur étonné, la question.

Si un mathématicien a recours à la poésie pour progresser dans ses recherches, un juriste doit a fortiori le faire lui qui ne travaille qu'avec des mots et des phrases. D'où la curieuse mutation de ce blog avec des rubriques originales...

Si un mathématicien de génie recourt à la poésie pour avancer sur la question de la créativité, en mathématique, un juriste doit sans doute pouvoir se préoccuper de créativité sans rougir ; et pareillement de sémiotique sinon de poésie ou poétique.

Nous appelons ainsi à une ouverture sur les méthodes, ce qui ne veut pas dire qu'un bon cours de droit positif ne soit pas indispensable, ni qu'il ne permette pas de structurer les esprits des étudiants qui, demain, devront comprendre une loi, rédiger un contrat ou suivre un procès...

Toute recherche exige une bonne dose de pragmatisme !

Evoquer la poésie n'implique pas de lâcher l'art juridique usuel ! Au contraire, il s'agit de l'améliorer.

On remarque parfois que la pratique a du sens que la recherche perd ou qu'elle n'affiche que mal : à faire du droit sur du droit, du droit à partir des seules revues convenues et ouvrages en vue, nombre de thèses disent des choses creuses sans entreprendre le moindre concept.

Le positivisme sans réserve ni limite sur 500 pages (de thèse avec 5 000 notes...) est malheureusement le modèle dominant (mais il vaut mieux que l'idée forcée, insincère ou tordue que personne de comprend ou ne ressent...).

Pour nous, la créativité en droit passe par un travail des ressources propres de la sphère juridique, aujourd'hui seulement répétées, ce qui est mortifère notamment avec la montée de l'IA... Mais la créativité passe par l'élaboration d'une méthodologie rénovée de la recherche juridique.

Notons qu'il n'est pas usuel de classer les innovations que la pensée juridique peut apporter ; en vérité, même l'apport pur et simple d'un concept totalement neuf n'est pas décrite (cependant, la créativité peut-elle être mise en méthode ? Sinon pour hier ?). Mais, par exemple, il nous semble que certaines thèses ne relèvent pas de la créativité en reposant simplement sur la proposition d'un "nouveau droit à... ceci ou cela".

Avoir une position, ce n'est pas créer (nous avons en attente depuis 3 mois une note sur le concept...), car créer passe nécessairement par la case conceptuelle : or le concept est rarement enseigné aux étudiants.

La créativité inflationniste est une fake créativité...

L'interdisciplinarité, qui n'a pas vocation à dissoudre la singularité des matières (sauf tous les 5 siècles...), est la première voie à emprunter. Ou le premier outil à utiliser.

La Conférence des présidents d'université (CPU) pourrait réfléchir à l'interdisciplinarité au lieu de suggérer la fin des qualifications nationales pour accéder aux corps des universitaires : la plupart des établissements du supérieur ignorent superbement, en interne (eh oui), l'interdisciplinarité !


La littérature fait partie des sentiers à envisager par le juriste, et donc la poésie. Bonnes réflexions...




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