La critique littéraire n'inspire pas la critique juridique, pourtant les enjeux sont plus importants ou plus systématiquement importants... en sorte qu'il serait justifié que des thèses juridiques s'affrontent clairement et nettement. Or la critique juridique ménage souvent les juges, les auteurs, les avocats, les juristes d'entreprises, les particuliers irresponsables, les entreprises bien peu consciencieuses... Ainsi, la discussion juridique se fait sur un fond désincarné, comme si les enjeux étaient minimes ; le discours est alors porté sur la technique, la virgule, sans oser en outre s'attaquer aux superstructures : la loi ou souvent un ensemble de lois, de plaques jurisprudentielles formés par les chambres du juge du droit... La première raison de ce discours plat, qui consiste parfois à vendre de l'information gratuite en ligne..., est l'état d'esprit du commentaire actuel, de la critique qui critique peu.
L'angle de vue de la critique littéraire permet de constater la platitude de la dispute juridique. Le critique littéraire est souvent tranchant. En même temps, le critique littéraire ne fait pas dans la science, la motivation est souvent légère sinon péremptoire. L'artiste peut ne pas plaire, il s'entend. Alors les justifications sont parfois écourtées. Mais enfin il est fréquent que le critique littéraire écrive qu'il n'y a aucune littérature dans tel livre, et notamment car il n'y a aucune écriture. Rien que cela ! Et cela peut être dit même d'un Prix Nobel de littérature qui, parfois, bâtit sa gloire sur les courants sociaux ou de pensées à la mode qui, sautant d'un continent à un autre, semblent indiquer un fait humain durable alors qu'il n'y a que fable.
Les siècles feront le tri, c'est autre chose. Les systèmes d'IA pourront refaire les platitudes, ils seront bien peu capables de refaire les lignes des artistes sublimes. C'est encore autre chose.
Il est rare de lire que telle analyse juridique - pourtant dûment publiée - ne comprend en réalité aucune réelle analyse et a fortiori aucune doctrine... Sinon celle de la loi ou du juge. Ou celle des auteurs qui sont déjà passés par là. L'écriture consensuelle et conforme domine (mais l'impression ne sera pas partagé par les lecteurs gloutons qui se régalent des cascades de publications qui, à notre sens, délavent les esprits jusqu'à emporter les neurones les plus vivaces).
En tout cas, la doctrine juridique pourrait s'inspirer de la critique littéraire pour rehausser le débat juridique en intensité et le porter plus haut dans le débat social. On sait que le juriste a du mal à participer aux débats médiatiques, sauf s'il prend des postures très / trop lisibles (les pauvres consommateurs, les pauvres détenus, les vilains banquiers, les vilaines sociétés du CAS 40...).
Il est e revanche vrai que le journaliste littéraire a fait place au critique, et la radio excelle dans l'art de chroniqueurs qui reçoivent des auteurs pour simplement les célébrer et en faire la publicité. Le consensus pour, parfois, ne plus critiquer est tel que le ton en devient obséquieux. On peut même entendre sur France Culture un invité expliquant que l'essentiel de la littérature est dans le phénomène des grands tirages que l'on étudiera seulement dans cent ans dans les universités. Il est vrai que dans cent ans, au rythme actuel, le niveau en langue aura été trois fois effondré en sorte que le lecteur ne pourra plus lire que des textes insipides ne dépassant pas les mille mots de vocabulaire...
Voilà du reste un espoir pour le juriste qui pourrait, lui, avoir une voie pour se maintenir parmi l'élite qui seule sait dire des choses précises ayant du sens.
Bon, revenons au propos.
L'ouvrage qui regroupe 500 chroniques écrites par Angelo RINALDI instruit sur ce qu'est la critique. Le livre est littéraire. Angelo RINALDI a écrit ses textes en puisant dans l'art littéraire. Il faut avoir un peu de culture pour tout saisir, mais l'esprit ne progresse qu'en lisant des textes difficiles (pas les powerpoints aux lignes de 4 mots et sans verbe, ce que tous les ânes demandent...). L'auteur ne sait pas ne pas écrire. Ces chroniques saignantes n'épargnent personnes, sauf si l'ouvrage le permet. Il dénonce les lignes comme le contexte social qui les fait advenir. La critique cingle au point de pousser au rire tant elle.
Vous pouvez peut-être aller chercher cet ouvrage dans une bibliothèque, il faudra remplir un bordereau car il sera au sous-sol, dans les rayons des fonds anciens. Cela vaut quand même le coup.
Les siècles feront le tri, c'est autre chose. Les systèmes d'IA pourront refaire les platitudes, ils seront bien peu capables de refaire les lignes des artistes sublimes. C'est encore autre chose.
Il est rare de lire que telle analyse juridique - pourtant dûment publiée - ne comprend en réalité aucune réelle analyse et a fortiori aucune doctrine... Sinon celle de la loi ou du juge. Ou celle des auteurs qui sont déjà passés par là. L'écriture consensuelle et conforme domine (mais l'impression ne sera pas partagé par les lecteurs gloutons qui se régalent des cascades de publications qui, à notre sens, délavent les esprits jusqu'à emporter les neurones les plus vivaces).
En tout cas, la doctrine juridique pourrait s'inspirer de la critique littéraire pour rehausser le débat juridique en intensité et le porter plus haut dans le débat social. On sait que le juriste a du mal à participer aux débats médiatiques, sauf s'il prend des postures très / trop lisibles (les pauvres consommateurs, les pauvres détenus, les vilains banquiers, les vilaines sociétés du CAS 40...).
Il est e revanche vrai que le journaliste littéraire a fait place au critique, et la radio excelle dans l'art de chroniqueurs qui reçoivent des auteurs pour simplement les célébrer et en faire la publicité. Le consensus pour, parfois, ne plus critiquer est tel que le ton en devient obséquieux. On peut même entendre sur France Culture un invité expliquant que l'essentiel de la littérature est dans le phénomène des grands tirages que l'on étudiera seulement dans cent ans dans les universités. Il est vrai que dans cent ans, au rythme actuel, le niveau en langue aura été trois fois effondré en sorte que le lecteur ne pourra plus lire que des textes insipides ne dépassant pas les mille mots de vocabulaire...
Voilà du reste un espoir pour le juriste qui pourrait, lui, avoir une voie pour se maintenir parmi l'élite qui seule sait dire des choses précises ayant du sens.
Bon, revenons au propos.
L'ouvrage qui regroupe 500 chroniques écrites par Angelo RINALDI instruit sur ce qu'est la critique. Le livre est littéraire. Angelo RINALDI a écrit ses textes en puisant dans l'art littéraire. Il faut avoir un peu de culture pour tout saisir, mais l'esprit ne progresse qu'en lisant des textes difficiles (pas les powerpoints aux lignes de 4 mots et sans verbe, ce que tous les ânes demandent...). L'auteur ne sait pas ne pas écrire. Ces chroniques saignantes n'épargnent personnes, sauf si l'ouvrage le permet. Il dénonce les lignes comme le contexte social qui les fait advenir. La critique cingle au point de pousser au rire tant elle.
Vous pouvez peut-être aller chercher cet ouvrage dans une bibliothèque, il faudra remplir un bordereau car il sera au sous-sol, dans les rayons des fonds anciens. Cela vaut quand même le coup.