En 19
On les a comptés
On les a serrés
On les a soignés
On les a nourris
On les a rasés,
les poilus,
En 19.
Les poilus sont rentrés
Ils sont tous là !
Tout là.
Enfermés dans leur tête
Barricadés dans les bruits
Ceinturés dans leurs peurs
Jours mouillés de pleurs
Seuls
Loin des femmes
Et des enfants
Si grands déjà
Ils sont tous là !
Ils sont rentrés
Sauf quelques-uns
Restés si loin
Parfois sans nom ni mémoire
Dans tel hôpital
Comme ceux qui ont...
Décidé de ne pas rentrer
Quelques-uns qui...
En fait, on dit,
Ont perdu la boule
Ils sont tous là
Blessés à l'âme
Dans chaque pli de leur être
L'esprit anéanti
Ils sont là.
Tous ?!
Sauf les morts
Qui hantent ceux rentrés
Qui hantent les têtes
Qui hantent le pays
Qui hantent la Nation.
_______________________
_______________________
Dans la légèreté de nos jours heureux, nous fêtons un jour ce que nous oublions le lendemain. Le centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 a suscité de belles choses au cours de l'année 2018. Le centenaire de la guerre. Voilà le boulot fait. Ciao, ciao.. le grand-père...
L'absurdité des anniversaires tient au fait qu'ils servent autant à commémorer ou à célébrer qu'à oublier, outre le fait qu'ils sont une numération discutable. Cela me dérange un peu. Alors que l'année 1918 était passée, et que les mois de 1919 allaient s'empiler, la population réalisait le désastre.
Elle découvrait les plaisir amers.
Voilà bien une illusion de l'Histoire (républicaine !) quand on pense que l'on a fêtait la victoire.
Illusion entretenue par un Etat alors en pleine construction sur le modèle de la République... En 1919, en 19, la guerre était encore là, dans toutes les plaies. Et pour de nombreuses années encore !
On les a comptés
On les a serrés
On les a soignés
On les a nourris
On les a rasés,
les poilus,
En 19.
Les poilus sont rentrés
Ils sont tous là !
Tout là.
Enfermés dans leur tête
Barricadés dans les bruits
Ceinturés dans leurs peurs
Jours mouillés de pleurs
Seuls
Loin des femmes
Et des enfants
Si grands déjà
Ils sont tous là !
Ils sont rentrés
Sauf quelques-uns
Restés si loin
Parfois sans nom ni mémoire
Dans tel hôpital
Comme ceux qui ont...
Décidé de ne pas rentrer
Quelques-uns qui...
En fait, on dit,
Ont perdu la boule
Ils sont tous là
Blessés à l'âme
Dans chaque pli de leur être
L'esprit anéanti
Ils sont là.
Tous ?!
Sauf les morts
Qui hantent ceux rentrés
Qui hantent les têtes
Qui hantent le pays
Qui hantent la Nation.
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Dans la légèreté de nos jours heureux, nous fêtons un jour ce que nous oublions le lendemain. Le centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918 a suscité de belles choses au cours de l'année 2018. Le centenaire de la guerre. Voilà le boulot fait. Ciao, ciao.. le grand-père...
L'absurdité des anniversaires tient au fait qu'ils servent autant à commémorer ou à célébrer qu'à oublier, outre le fait qu'ils sont une numération discutable. Cela me dérange un peu. Alors que l'année 1918 était passée, et que les mois de 1919 allaient s'empiler, la population réalisait le désastre.
Elle découvrait les plaisir amers.
Voilà bien une illusion de l'Histoire (républicaine !) quand on pense que l'on a fêtait la victoire.
Illusion entretenue par un Etat alors en pleine construction sur le modèle de la République... En 1919, en 19, la guerre était encore là, dans toutes les plaies. Et pour de nombreuses années encore !