"... les événements qui nous ont fait horreur et ont failli nous entraîner dans leur ressac se succèdent et s'annulent comme les brisants sur une plage. On finit par se rendre compte qu'on a affaire au rythme des choses."
Marguerite Yourcenar, Quoi ? L'éternité
Marguerite Yourcenar, Quoi ? L'éternité
Souvent il m'a été donné de critiquer durement le gouvernement ; je le ferai encore demain puisque les institutions ne parviennent pas à convaincre d'un bon fonctionnement. Une gestion chaotique des masques, des lits d'hôpitaux, de la recherche d'un traitement, des périodes du confinement... puis de l'approvisionnement en vaccins et des points de vaccination.
Tout cela a traduit de l'incertitude, un grand mal à parler clair... Et ce disant il est tenu compte de l'extrême difficulté de la situation : personne ne peut gérer idéalement une épidémie qui a ses côtés atypiques.
De Gaulle disait que les Français étaient des veaux et il faisait montre d'une grande et permanente autorité, le seul ministère de l'information montre ô combien les libertés étaient à l'époque restreintes. La gauche a pu construire ses valeurs pour gagner en 1981 en contrant ce pouvoir dur et autoritaire. Or la période actuelle voit des esprits véhéments revendiquer de Gaulle pour justifier de résister à la République qui s'apprête à imposer la vaccination - sans violer les corps...
Cette invocation serait amusante si elle n'était pas consternante d'ignorance et de contresens. Le pouvoir gaulliste était dur, il a peu entendu les jeunes, les femmes, les salariés, les rapatriés. Le Général lui-même s'offusqua qu'on lui imposât le second tour de la présidentielle du 19 décembre 1965. C'est dire le peu de cas qu'il faisait des divers courants de l'opinion au profit d'un intérêt général qui, dans son esprit, écrasait tout et nettement.
Se révolter contre un président de la République (de la Ve République gaullienne ) est donc tout sauf gaulliste ! Ceux qui revendiquent de Gaulle sont consternants, d'autres le sont autant qui revendiquent Chavez ou je ne sais qui... On voit désormais des mouvements d'opinion anti-vaccins s'allier, au nom des libertés, bien entendu, des esprits venant d'horizons très différents voire contradictoires.
Tout cela n'est pas loin d'être délirant.
Entendez les paroles de la mélodie : tout le système médical serait devenu fou, les professeurs de médecine les premiers qui auraient accepté d'empoisonner la population. Et là, il faut assumer ce qui alimente tous les propos de sédition : oui les vaccins sont dangereux, oui il peut y avoir des erreurs de la part de la majorité des chercheurs, oui le pouvoir politique peut se tromper, oui le capitalisme pharmaceutique va gagner beaucoup d'argent, oui la vaccination altère notre conception des libertés !
Depuis quelques siècles, le monde avance en suivant ce que les meilleurs du moment pensent être la bonne science et ses solutions. La bonne science n'est qu'un consensus des scientifiques, consensus qui délaisse toujours de opinions dissidentes. La science elle-même repose sur un consensus paradigmatique (on n'ira pas sur le terrain épistémologique que les protestataires n'évoquent jamais).
Ces solution, la belle évidence, sont les solutions du moment - ces solutions dussent-elles être changées quelques décennies après au nom de la même science.
Les contestataires précités qui subissent des opérations lourdes qui sauvent leur vie profitent d'un système social mondial qui marche ainsi. Leur opposition vise à bloquer un système sans en proposer un autre. La lutte contre tout le système social n'a aucun sens, sauf quelques traces de délire.
Ces revendications et tentations relèvent implicitement de la sédition. Elles reposent sur autre chose que la réalité scientifique. Par définition, elles dénient tout le système républicain, elles dénient l'occasion que donnent les élections de faire tomber les responsables politique, point évidemment très grave.
Le système démocratique est certes en partie sclérosé. Cependant, E. Macron, qu'on le soutienne ou pas, a par exemple bien réussi à renverser la table politique en 2017, après une alternative de gauche en 2012 : il a privé les partis habituels du pouvoir - certes il a continué un certain passé et avec certains membres de ce passé, mais, aussi, avec de nombreuses têtes nouvelles.
On pénètre ainsi le coeur du sujet : la propension à la sédition caractérisée par des revendications assez brouillonnes et plutôt et ab initio violentes (à la différence de celles des syndicats). Ces mouvements de sédition entraînent une réaction ("sécuritaire") de l'Etat, ce qui réalimente la volonté de sédition au nom des libertés (contester, manifester, occuper). Un cercle vicieux !
L'analyse du mouvement des gilets-jaunes, disparus corps et biens, a souvent été faite de façon bipolaire ce qui en a empêché une analyse plus profonde. La gauche a souvent jugé acceptable ce mouvement spontané qui s'est accompagné de casses folles. La droite, animée d'un sentiment d'ordre, a en revanche jugé intolérable des regroupements permettant surtout à des casseurs de casser... Il y avait pourtant déjà, dans ce mouvement, une prétention à remettre en cause toute la pensée structurée du moment. Il y avait cette audace de plusieurs figures de clamer autant leur incompétence que leur légitimité (spontanée voire innée) à balayer toute position officielle.
Le pouvoir politique est sans doute trop loin de la population, peu capable de nouer le dialogue et de trouver un terrain d'entente. Cela laisse un espace à certains profils et tentations. Quand les ministres les plus importants sont tous issus de la grande bourgeoisie, par origine ou accession, il leur est difficile de clouer le bec à quelques esprits aussi arrogants que sympathiquement modestes.
Le pouvoir est aussi maladroit. Le prix de l'essence en est un bon symbole qui, en juillet 2021, est au plus haut après que ce signal a déclenché le mouvement des gilets-jaunes. On dirait que le gouvernement (qui taxe de façon éhontée les carburants) veut ranimer le mouvement des gilets-jaunes ! Or, si tout dérape, ce ne sont pas les taxateurs de Bercy qui remettront de l'ordre dans la pays .
A cela, le COVID donne une expression confuse avec la vaccination qui, cette fois, évoque carrément le délire. Le terrain avait été préparé par l'engouement pour l'HDC (du Prof. Didier Raoult), laquelle a sans doute une utilité marginale (et la communication du gouvernement a été mauvaise sur ce sujet). Cette fois, la défiance ne s'exerce pas par le biais d'une opinion scientifique dissidente (Didier Raoult admet le principe de la vaccination des personnels de santé).
La tentation de sédition s'opère ici sans même l'étincelle d'une personnalité scientifique mal comprise. Le 14 juillet, pendant que les militaires qui risquent leur vie défilaient en toute rigueur, d'autres défilaient sur le mode désordonné. Les militaires affichaient leur courage, les manifestant aussi disent-ils. Ils défilaient encore hier. Seraient-ils 5 millions dans les rues, ils seraient encore largement minoritaires. Ils étaient 500 000 au mieux.
En vérité, la velléité de sédition se forme ici sur la peur du vaccin. Personne ne le dit mais tel est bien le cas 3 fois sur 5. On trouve des spécialistes inventés des vaccins, des reporters médicaux improvisés et divers agents des milieux médicaux qui connaissent leur quart d'heure de gloire.
Les Français ont peur du vaccin. Au pays de Louis Pasteur, un vaccin du modèle traditionnel, à la Pasteur, fait peur. Où est l'oeuvre de l'école ? Ne parlons pas du vaccin à ARN messager...
On passe sur les cas spéciaux de personnes terrorisées par les vaccins parce qu'elles ont vécu un drame personnel, ce qui existe, puisque tout vaccin est dangereux. On ne peut que compatir, la justice sait réparer ce qui peut l'être.
Le sujet est bien dan la peur qui, mutation spectaculaire, donne une protestation politique indignée qui mélange une sorte de médecine à la Molière avec des postures politiques complexes. On cache aussi sa peur sous quelques principes juridiques mal assimilés, sous le bénéfice d'une philosophie improvisée, parfois teintée de religion, sous sa propre analyse de la situation (je ne cours aucun risque), sous l'avis de copains médecins (non cités), sous l'invocation d'un médecin qui a fait une vidéo sur YouTube, sur un document anglais qu'en réalité personne ne comprend...
La contestation a un côté pagnolesque, politique et on ne va pas y revenir, mais pas seulement.
En effet, on défie l'institution médicale et notamment le professeur de médecine chef de service à qui on fait confiance pour cent autres maladies graves ! Lequel travaille avec l'appui des chercheurs des laboratoires d'instituts publics (Pasteur) ou d'entreprises où se concentrent d'éminents cerveaux. Et le défi s'opère dans l'institution même, certains soignants ont peur du vaccin.
En somme, dans les lieux médicaux id est centres de vaccinations on a peur de la vaccination ! La situation est délirante. Nombre de médecins hospitaliers ont dit avoir été surpris par la position des soignants.
Imaginez le restaurateur qui ne mange pas sa cuisine de peur de s'empoisonner, le pilote qui ne monte pas dans les avions car il risque de s'écraser, l'architecte qui refuse de rentrer dans les édifices de son oeuvre, le concessionnaire auto qui ne roule pas dans les voitures de sa marque...
Vous n'avez pas à imaginer le délire voyez-le : celui qui n'a pas fait sa médecine explique la médecine à son patron chef de service, professeur de médecine et donc chercheur, et ce au sein même de l'institution médicale ?! Et ce à grands coups de tweets et posts (1).
La sédition, fruit léger et persistant de l'esprit complotiste est le fruit d'un recul sinon d'un déclin. Le juriste peut dégager de ce fatras social des facteurs dont le système juridique témoigne : des droits été gonflés jusqu'à l'excès, la liberté montée jusqu'à l'individualisme le plus égotique, le droit à l'expression développé sans limite, le droit de contester infiniment les décisions publiques.
La démocratie a probablement atteint ses limites juridiques.
En silence, les fondements de la société occidentale se sont effondrés. Des piliers nouveaux mais illusoires et irrationnels prétendent les remplacer. Il y a un travers social a-scientifique qui ouvre la voie aux ignares. Il va falloir leur rappeler leur ignorance dans un monde où règne le bon ton le plus veule. Il est en effet désormais convenu de ne jamais heurter les gens, leur sensibilité, leur communauté, leur être... et l'égalité est devenue une sorte de pseudo-religion et de dogme où la valeur des élites (je ne parle pas des politiques) deviendrait une inégalité à raboter.
Il va pourtant falloir rappeler à ceux qui ne sont pas des médecins distingués et internationalement reconnus qu'ils ont surtout le droit de se taire : lutter contre l'effondrement est un impératif urgent.
Les politiques ne le diront jamais aussi clairement. Alors autant s'en charger !
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1) Heureusement, 10 000 "likes" d'un post idiot ne donnent finalement rien en politique sinon de gonfler l'égo de l'auteur qui n'a aucune qualité. Mais ces tendances qui n'existaient pas existent (peu important que soit avec l'aide des réseaux sociaux, le poignard n'est jamais l'auteur du crime). La question est cependant posée de savoir si les idioties qui font 10 000 likes peuvent muter ou pas en millions de fans prêt à voter.
Cette mention n'exclut pas que des arguments existent sur les dangers ou la nocivité d'un ou de plusieurs vaccins sachant que, systématiquement, les vaccins posent des problèmes. Le phénomène politique discuté ici concerne la façon dont la contestation est faite (j'ose à peine mentionner ici l'emploi de l'étoile jaune...)..
Tout cela a traduit de l'incertitude, un grand mal à parler clair... Et ce disant il est tenu compte de l'extrême difficulté de la situation : personne ne peut gérer idéalement une épidémie qui a ses côtés atypiques.
De Gaulle disait que les Français étaient des veaux et il faisait montre d'une grande et permanente autorité, le seul ministère de l'information montre ô combien les libertés étaient à l'époque restreintes. La gauche a pu construire ses valeurs pour gagner en 1981 en contrant ce pouvoir dur et autoritaire. Or la période actuelle voit des esprits véhéments revendiquer de Gaulle pour justifier de résister à la République qui s'apprête à imposer la vaccination - sans violer les corps...
Cette invocation serait amusante si elle n'était pas consternante d'ignorance et de contresens. Le pouvoir gaulliste était dur, il a peu entendu les jeunes, les femmes, les salariés, les rapatriés. Le Général lui-même s'offusqua qu'on lui imposât le second tour de la présidentielle du 19 décembre 1965. C'est dire le peu de cas qu'il faisait des divers courants de l'opinion au profit d'un intérêt général qui, dans son esprit, écrasait tout et nettement.
Se révolter contre un président de la République (de la Ve République gaullienne ) est donc tout sauf gaulliste ! Ceux qui revendiquent de Gaulle sont consternants, d'autres le sont autant qui revendiquent Chavez ou je ne sais qui... On voit désormais des mouvements d'opinion anti-vaccins s'allier, au nom des libertés, bien entendu, des esprits venant d'horizons très différents voire contradictoires.
Tout cela n'est pas loin d'être délirant.
Entendez les paroles de la mélodie : tout le système médical serait devenu fou, les professeurs de médecine les premiers qui auraient accepté d'empoisonner la population. Et là, il faut assumer ce qui alimente tous les propos de sédition : oui les vaccins sont dangereux, oui il peut y avoir des erreurs de la part de la majorité des chercheurs, oui le pouvoir politique peut se tromper, oui le capitalisme pharmaceutique va gagner beaucoup d'argent, oui la vaccination altère notre conception des libertés !
Depuis quelques siècles, le monde avance en suivant ce que les meilleurs du moment pensent être la bonne science et ses solutions. La bonne science n'est qu'un consensus des scientifiques, consensus qui délaisse toujours de opinions dissidentes. La science elle-même repose sur un consensus paradigmatique (on n'ira pas sur le terrain épistémologique que les protestataires n'évoquent jamais).
Ces solution, la belle évidence, sont les solutions du moment - ces solutions dussent-elles être changées quelques décennies après au nom de la même science.
Les contestataires précités qui subissent des opérations lourdes qui sauvent leur vie profitent d'un système social mondial qui marche ainsi. Leur opposition vise à bloquer un système sans en proposer un autre. La lutte contre tout le système social n'a aucun sens, sauf quelques traces de délire.
Ces revendications et tentations relèvent implicitement de la sédition. Elles reposent sur autre chose que la réalité scientifique. Par définition, elles dénient tout le système républicain, elles dénient l'occasion que donnent les élections de faire tomber les responsables politique, point évidemment très grave.
Le système démocratique est certes en partie sclérosé. Cependant, E. Macron, qu'on le soutienne ou pas, a par exemple bien réussi à renverser la table politique en 2017, après une alternative de gauche en 2012 : il a privé les partis habituels du pouvoir - certes il a continué un certain passé et avec certains membres de ce passé, mais, aussi, avec de nombreuses têtes nouvelles.
On pénètre ainsi le coeur du sujet : la propension à la sédition caractérisée par des revendications assez brouillonnes et plutôt et ab initio violentes (à la différence de celles des syndicats). Ces mouvements de sédition entraînent une réaction ("sécuritaire") de l'Etat, ce qui réalimente la volonté de sédition au nom des libertés (contester, manifester, occuper). Un cercle vicieux !
L'analyse du mouvement des gilets-jaunes, disparus corps et biens, a souvent été faite de façon bipolaire ce qui en a empêché une analyse plus profonde. La gauche a souvent jugé acceptable ce mouvement spontané qui s'est accompagné de casses folles. La droite, animée d'un sentiment d'ordre, a en revanche jugé intolérable des regroupements permettant surtout à des casseurs de casser... Il y avait pourtant déjà, dans ce mouvement, une prétention à remettre en cause toute la pensée structurée du moment. Il y avait cette audace de plusieurs figures de clamer autant leur incompétence que leur légitimité (spontanée voire innée) à balayer toute position officielle.
Le pouvoir politique est sans doute trop loin de la population, peu capable de nouer le dialogue et de trouver un terrain d'entente. Cela laisse un espace à certains profils et tentations. Quand les ministres les plus importants sont tous issus de la grande bourgeoisie, par origine ou accession, il leur est difficile de clouer le bec à quelques esprits aussi arrogants que sympathiquement modestes.
Le pouvoir est aussi maladroit. Le prix de l'essence en est un bon symbole qui, en juillet 2021, est au plus haut après que ce signal a déclenché le mouvement des gilets-jaunes. On dirait que le gouvernement (qui taxe de façon éhontée les carburants) veut ranimer le mouvement des gilets-jaunes ! Or, si tout dérape, ce ne sont pas les taxateurs de Bercy qui remettront de l'ordre dans la pays .
A cela, le COVID donne une expression confuse avec la vaccination qui, cette fois, évoque carrément le délire. Le terrain avait été préparé par l'engouement pour l'HDC (du Prof. Didier Raoult), laquelle a sans doute une utilité marginale (et la communication du gouvernement a été mauvaise sur ce sujet). Cette fois, la défiance ne s'exerce pas par le biais d'une opinion scientifique dissidente (Didier Raoult admet le principe de la vaccination des personnels de santé).
La tentation de sédition s'opère ici sans même l'étincelle d'une personnalité scientifique mal comprise. Le 14 juillet, pendant que les militaires qui risquent leur vie défilaient en toute rigueur, d'autres défilaient sur le mode désordonné. Les militaires affichaient leur courage, les manifestant aussi disent-ils. Ils défilaient encore hier. Seraient-ils 5 millions dans les rues, ils seraient encore largement minoritaires. Ils étaient 500 000 au mieux.
En vérité, la velléité de sédition se forme ici sur la peur du vaccin. Personne ne le dit mais tel est bien le cas 3 fois sur 5. On trouve des spécialistes inventés des vaccins, des reporters médicaux improvisés et divers agents des milieux médicaux qui connaissent leur quart d'heure de gloire.
Les Français ont peur du vaccin. Au pays de Louis Pasteur, un vaccin du modèle traditionnel, à la Pasteur, fait peur. Où est l'oeuvre de l'école ? Ne parlons pas du vaccin à ARN messager...
On passe sur les cas spéciaux de personnes terrorisées par les vaccins parce qu'elles ont vécu un drame personnel, ce qui existe, puisque tout vaccin est dangereux. On ne peut que compatir, la justice sait réparer ce qui peut l'être.
Le sujet est bien dan la peur qui, mutation spectaculaire, donne une protestation politique indignée qui mélange une sorte de médecine à la Molière avec des postures politiques complexes. On cache aussi sa peur sous quelques principes juridiques mal assimilés, sous le bénéfice d'une philosophie improvisée, parfois teintée de religion, sous sa propre analyse de la situation (je ne cours aucun risque), sous l'avis de copains médecins (non cités), sous l'invocation d'un médecin qui a fait une vidéo sur YouTube, sur un document anglais qu'en réalité personne ne comprend...
La contestation a un côté pagnolesque, politique et on ne va pas y revenir, mais pas seulement.
En effet, on défie l'institution médicale et notamment le professeur de médecine chef de service à qui on fait confiance pour cent autres maladies graves ! Lequel travaille avec l'appui des chercheurs des laboratoires d'instituts publics (Pasteur) ou d'entreprises où se concentrent d'éminents cerveaux. Et le défi s'opère dans l'institution même, certains soignants ont peur du vaccin.
En somme, dans les lieux médicaux id est centres de vaccinations on a peur de la vaccination ! La situation est délirante. Nombre de médecins hospitaliers ont dit avoir été surpris par la position des soignants.
Imaginez le restaurateur qui ne mange pas sa cuisine de peur de s'empoisonner, le pilote qui ne monte pas dans les avions car il risque de s'écraser, l'architecte qui refuse de rentrer dans les édifices de son oeuvre, le concessionnaire auto qui ne roule pas dans les voitures de sa marque...
Vous n'avez pas à imaginer le délire voyez-le : celui qui n'a pas fait sa médecine explique la médecine à son patron chef de service, professeur de médecine et donc chercheur, et ce au sein même de l'institution médicale ?! Et ce à grands coups de tweets et posts (1).
La sédition, fruit léger et persistant de l'esprit complotiste est le fruit d'un recul sinon d'un déclin. Le juriste peut dégager de ce fatras social des facteurs dont le système juridique témoigne : des droits été gonflés jusqu'à l'excès, la liberté montée jusqu'à l'individualisme le plus égotique, le droit à l'expression développé sans limite, le droit de contester infiniment les décisions publiques.
La démocratie a probablement atteint ses limites juridiques.
En silence, les fondements de la société occidentale se sont effondrés. Des piliers nouveaux mais illusoires et irrationnels prétendent les remplacer. Il y a un travers social a-scientifique qui ouvre la voie aux ignares. Il va falloir leur rappeler leur ignorance dans un monde où règne le bon ton le plus veule. Il est en effet désormais convenu de ne jamais heurter les gens, leur sensibilité, leur communauté, leur être... et l'égalité est devenue une sorte de pseudo-religion et de dogme où la valeur des élites (je ne parle pas des politiques) deviendrait une inégalité à raboter.
Il va pourtant falloir rappeler à ceux qui ne sont pas des médecins distingués et internationalement reconnus qu'ils ont surtout le droit de se taire : lutter contre l'effondrement est un impératif urgent.
Les politiques ne le diront jamais aussi clairement. Alors autant s'en charger !
____________________
1) Heureusement, 10 000 "likes" d'un post idiot ne donnent finalement rien en politique sinon de gonfler l'égo de l'auteur qui n'a aucune qualité. Mais ces tendances qui n'existaient pas existent (peu important que soit avec l'aide des réseaux sociaux, le poignard n'est jamais l'auteur du crime). La question est cependant posée de savoir si les idioties qui font 10 000 likes peuvent muter ou pas en millions de fans prêt à voter.
Cette mention n'exclut pas que des arguments existent sur les dangers ou la nocivité d'un ou de plusieurs vaccins sachant que, systématiquement, les vaccins posent des problèmes. Le phénomène politique discuté ici concerne la façon dont la contestation est faite (j'ose à peine mentionner ici l'emploi de l'étoile jaune...)..